Un monde surnaturel

12Déc/17Off

A Bucarest

Mercredi dernier, je me suis rendu à Bucarest pour y assister à un énième séminaire économique. Le séminaire en lui-même n'avait rien d'original ou de novateur, si ce n'est que l'un des intervenants s'est fendu d'une réponse intéressante à une critique qui revient souvent en économie : l'idée que l’économie est une discipline instable et un peu capricieuse. Ce jugement est en fait dû à un total manque de connaissances dans le domaine. En économie, le plus important est avant tout de distinguer l’économie positive de l’économie normative. Une distinction qui a son importance. Même si tous les économistes trouvaient un terrain d'entente pour effectuer une analyse économique positive du fonctionnement du monde, il y aurait encore une place considérable pour des différends à propos des propositions normatives. Basées sur des jugements de valeur, ces dernières peuvent différer grandement selon les personnes. A dire vrai, une bonne dose des désaccords entre économistes se situe en réalité dans ce cadre. Pour autant, il y a aussi des désaccords substantiels et rémanents en économie positive. A cela, une raison bien simple : les occasions dans lesquelles l‘économie peut se comporter comme une science expérimentale sont plutôt rares. Imaginez plutôt : il serait excessivement coûteux et humainement désastreux de mettre au chômage la moitié de la population dans le seul but de déceler comment l’économie fonctionne dans ces conditions. Dans les faits, comme il est souvent impossible de pratiquer de telles expériences, les économistes doivent donc chercher à détacher différents facteurs dans les données du passé. L’utilisation de statistiques portant sur un grand nombre d’années assiste leurs recherches, mais conduit à un nouveau problème : comme les institutions et les attitudes changent progressivement, le risque est que des données remontant à une autre époque ne soient plus pertinentes pour expliquer le comportement actuel. En bref, comme vous l'aurez compris, les problèmes auxquels sont confrontés les économistes sont particulièrement difficiles et ils peuvent seulement faire de leur mieux avec ce qu'ils ont à leur portée. Ce séminaire en Roumanie s'est terminé sur une remarque qui me semble particulièrement pertinente : la plupart des citoyens ordinaires admet être une bille en mathématiques ; et pourtant, tout le monde pense qu’il en connaît un bout à propos des problèmes qu’étudie l‘économiste. Une posture plutôt paradoxale, non ? Davantage d'information est disponible sur le site de l'agence de l'organisation de séminaire à Bucarest. Cliquez sur le lien.

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